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09


JUIN

Afrique du Sud 1997 - Aux marches du palais (3/3)
PAR Francis Deltéral et Gilles Navarro

Le 09 Juin 2017

Barbarians 40 - 22 Afrique du Sud, le 11 Novembre 1997 à Biarritz


Le troisième match face à ces mêmes Springboks à Biarritz fût un moment fort pour Franck Corrihons. Là, il était sur ses terres basquaises, tout près de Boucau, son port d’attache.


« Pour moi, c’était un retour au bercail, explique Franck Corrihons, remis en état de marche, heureux de rejouer sur son terrain d’Aguilera. J’avais travaillé comme agent technique pendant deux ans à l’hôtel du Palais, où nous séjournions. Jamais je n’aurais pensé être un jour client de ce palace. Là, je retrouvais tous mes potes de travail. Enfin, côté sud-africain, Skinstad avait illuminé le terrain. » Comme dit Pierre Triep-Capdeville : « Il y a pire que de passer deux jours à l’hôtel du Palais. J’ai été très fier de participer à ce deuxième match comme remplaçant. Je sentais de la part des Barbarians une reconnaissance du joueur et de l’homme. Au milieu de gens de qualité tels que Rives, Paparemborde, Palmié, Imbernon, Pardo et Serge Kampf. Vraiment des types hors normes. »


Waisale Servi, Timberlands aux pieds, écoute religieusement Jean-Pierre Rives.


Dans la pluie, dans la boue, ce sont pourtant les Barbarians qui firent le spectacle et le score (40-22). « Il n’y a pas eu trop d’envolées, précise Jean-Michel Gonzalez, qui n’avait toujours pas digéré la demi-finale perdue de la Coupe du monde à Durban contre ces mêmes Sud-Africains. On a abordé ce match comme un test. Et on les a tordus en mêlée. » Avec un jeune sud-africain du Stade Français, Pieter De Villiers, tout heureux d’exister face à ses compatriotes, et obligé de faire un discours en afrikaans que Vincent Moscato traduisait, librement, en français. Alors Vincent Moscato, capitaine d’un soir, l’air grave, allure cérémonieuse, demanda aux 300 convives du banquet de se lever en ce 11 novembre pour une minute de silence. « Les Boks se sont levés les premiers, se souvient Moscato, les autres ont suivi. Fouroux croyait que je n’allais pas le faire. »



Moscato et Lagerfeld


Vincent Moscato en convient. Au début, il s’est demandé pourquoi les Barbarians l’avaient invité alors que lui pensait que son style de jeu ne correspondait pas vraiment au style barbarian. Eh bien, il n’avait rien compris. Au contraire, à chaque fois il se conduisit en parfait ambassadeur. Ainsi, en 1997, à l’hôtel du Palais, à Biarritz. Tout le monde avait remarqué ces superbes mannequins qui déambulaient dans la majestueuse entrée du Palais, qui a vu défiler tant de stars. Curieux de nature, « Moscate » s’intéressa de plus près au cheptel. Et c’est alors que Karl Lagerfeld se permit très gentiment de l’aborder. « Il m’a posé des questions sur le rugby, qu’il ne connaissait pas, mais il avait conscience que c’était très dur. C’était sympa, car il y avait une certaine naïveté de sa part. » L’entrevue avec Lagerfeld avait beaucoup amusé Jacques Fouroux. Moscato et Fouroux étaient devenus très complices. C’est ainsi que trois ans plus tard à Cardiff contre le pays de Galles, ils mirent au point un sacré numéro. « Tordo avait démarré. Moi, j’étais en bas, au bord de la touche sur le banc des remplaçants, désigné co-entraîneur, et en relation par téléphone avec Fouroux, dans les tribunes. Je n’arrêtais pas de déconner. "Jacques, il faut envoyer des troupes fraîches, il n’y a que des vieux grognards. Où est le soleil d’Austerlitz ? On passe par Arcole ? Je te promets, il n’y aura pas de Waterloo." Enfin, je rentre. Dans les mêlées, je prenais la tête en mêlée face au pilier Jenkins, comme dans les années 30. Derrière, le deuxième ligne gallois était fou. L’arbitre m’a convoqué. J’ai cru qu’il allait me virer. Je lui ai dit que c’était mon dernier match. On a terminé à la régulière. »

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